dimanche 9 novembre 2008
Un aviateur irlandais prévoit sa mort
Je sais que mon destin m'attend
Là-haut quelque part dans les nuages;
Je ne hais pas qui je combats,
Je n'aime pas qui je protège;
Mon pays est Kiltartan Cross,
Mes frères sont ses pauvres;
Quelle issue probable leur ferait tort
Ou les rendrait heureux?
Devoir ni loi ne m'obligeaient,
Pas plus la foule que l'État;
L'appel d'une joie solitaire
M'a projeté dans ce tumulte;
J'ai tout pesé, fait le bilan;
L'avenir: un vain souffle;
Le passé rien de plus,
Devant cette vie, cette mort.
W.B. YEATS 1918
Yeats écrivit ce poème en hommage au commandant Robert Gregory, fils de sa meilleure amie, Lady Gregory, mort sur le front italien le 23 janvier 1918.
Sincère hommage à l'ami et aussi témoignage sur les motivations qui font participer aux combat; pas d'amour, pas de haine, pas d'obligations ni devoir, moment choisi de tirer sa révence et regard lucide sur l'utilisation de la violence. Violence contre laquelle Yeats a toujours mis en garde.
J'ai opté pour la traduction de René Fréchet, le texte en langue originale est disponible sur:
http://lenoreperdue-aristeia.blogspot.com
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