mercredi 27 août 2008

Erin Go Bragh

Sinn Fein (2)

Précisions de Yannig, éminent linguiste:
Sinn Fein signifie plus précisément "nous-mêmes, nous-seuls"
Toujours se dit: "Go brabh" ; Erin Go Bragh = Irlande toujours

Erin Go Bragh, s'en souvenir...

mardi 26 août 2008

Sinn Fein

Il y a quelques temps, j'avais traduit Sinn fein par "toujours seuls", le "nous" s'était transformé en "toujours", pensées inconscientes que le combat n'est pas fini, moment de mélancolie, nostalgie du temps d'avant le temps, expulser Chronos...retour du peuple des tertres, des Morganes des Avalons perdues..Que faire face à la folie bétonnière des humains, à leurs pensées aussi légères qu'un panzer, que faire? Bah, on voit souvent une petite herbe folle pousser dans un mur, sur un bord de trottoir..Mais toujours Sinn Fein!

Imagine



Parfois je t imagine...nu sous cette cascade, nous sommes seuls, satisfait d être ensemble. tu caresses mon visage en me rassurant sur l admiration que tu me portes. pas une musique...juste le bruit de l eau qui s' écoule nous lavant d un passe bien trop lourd de chagrin... mais maintenant nous somme là las d avoir aime a regret.. A présent nous nous avons, tu calmes mes peurs et ce mal de vivre qui me ronge...tel un monstre dévorant mon antre en perpétuel appétit... tu aimes ce que tu effleures, telle une fleur fanée, de ta magie, tu lui redonnes vie. Là, contre un rocher...tu prends mon corps usé ,mal baisé(caressé) et me donnant l'envie, je te souris, et je JOUIS... mais ce n est qu'un rêve qui n existe que dans ma tête, même si je souhaite te rencontrer TOI ma douce illusion...le fruit de mon imagination

Texte de mon amie Fée

lundi 25 août 2008

Lorsque vient le soir


Lorsque vient le soir
tous mes espoirs sombrent dans le noir
j'entrevois des portes
d'où sortent des cohortes
de chevaux blancs
qui m'emmènent vers l'océan
si puissant
qu'il peut anéantir
tous mes ressentirs
et achever
tout ce dont j'ai rêvé
mais où sont donc
les paradis bleus
toujours heureux
semés de nuages
tirés par des paysages :
paradis
qui me semblent aujourd'hui interdits
solitude
d'où sortent turpitudes
pérégrinations
au rythme de mon imagination
je ne sais ce que je suis
sinon que la mélancolie me poursuit
j'aimerai trouver une terre
à l'avenir entrouvert,
terre d'amour,
pour toujours...


poème de mon amie Roseau - illustration: Yves Klein - vampire

samedi 23 août 2008

Baudelaire et la fée verte

Le thyrse

A Franz Liszt.

Qu'est-ce qu'un thyrse? Selon le sens moral et poétique, c'est un emblème sacerdotal dans la main des prêtres ou des prêtresses célébrant la divinité dont ils sont les interprètes et les serviteurs. Mais physiquement ce n'est qu'un bâton, un pur bâton, perche à houblon, tuteur de vigne, sec, dur et droit. Autour de ce bâton, dans des méandres capricieux, se jouent et folâtrent des tiges et des fleurs, celles-ci sinueuses et fuyardes, celles-là penchées comme des cloches ou des coupes renversées. Et une gloire étonnante jaillit de cette complexité de lignes et de couleurs, tendres ou éclatantes. Ne dirait-on pas que la ligne courbe et la spirale font leur cour à la ligne droite et dansent autour dans une muette adoration? Ne dirait-on pas que toutes ces corolles délicates, tous ces calices, explosions de senteurs et de couleurs, exécutent un mystique fandango autour du bâton hiératique? Et quel est, cependant, le mortel imprudent qui osera décider si les fleurs et les pampres ont été faits pour le bâton, ou si le bâton n'est que le prétexte pour montrer la beauté des pampres et des fleurs? Le thyrse est la représentation de votre étonnante dualité, maître puissant et vénéré, cher Bacchant de la Beauté mystérieuse et passionnée. Jamais nymphe exaspérée par l'invincible Bacchus ne secoua son thyrse sur les têtes de ses compagnes affolées avec autant d'énergie et de caprice que vous agitez votre génie sur les coeurs de vos frères. - Le bâton, c'est votre volonté, droite, ferme et inébranlable; les fleurs, c'est la promenade de votre fantaisie autour de votre volonté; c'est l'élément féminin exécutant autour du mâle ses prestigieuses pirouettes. Ligne droite et ligne arabesque, intention et expression, roideur de la volonté, sinuosité du verbe, unité du but, variété des moyens, amalgame tout-puissant et indivisible du génie, quel analyste aura le détestable courage de vous diviser et de vous séparer?
Cher Liszt, à travers les brumes, par-delà les fleuves, par-dessus les villes où les pianos chantent votre gloire, où l'imprimerie traduit votre sagesse, en quelque lieu que vous soyez, dans les splendeurs de la ville éternelle ou dans les brumes des pays rêveurs que console Cambrinus, improvisant des chants de délectation ou d'ineffable douleur, ou confiant au papier vos méditations abstruses, chantre de la Volupté et de l'Angoisse éternelles, philosophe, poète et artiste, je vous salue en l'immortalité!

C. Baudelaire - Le spleen de Paris -
Repris en 1864 sous le titre Petits poèmes en prose


Magnifique poème en prose de Baudelaire, dédié à Franz Liszt, où on trouve une des meilleures expression de la tradition dionysiaque, loin du langage plombé de pseudo hellénistes réfractaires à la poésie.
Je ne parle pas de J.P. Vernant brillante exception ni de Vidal Naquet qui lui n'a pas su (put? voulut?) se démarquer entièrement de la lourdeur d'analyse du père Karl. Ce poème en prose me fait penser à Zarathoustra, dansant sur sa montagne, l'esprit et la poésie ne peuvent se concevoir avec des semelles de plomb. Pour Anaxagore tout se ramenait à un jeu, Le jeu, lui aussi dansait avec les idées, comme Parménide, comme Héraclite, comme Empédocle, ceux d'avant la chappe de plomb moraliste qui suivit Socrate.


vendredi 22 août 2008

Nations sans Etat et minorités ethniques


In Memory Of The Men And Women Of The Irish Republican Army

Ossétie et Abkhazie : ni russes, ni géorgiennes



La tension monte entre la Russie et la Géorgie concernant les deux républiques d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie. Les médias ne parlent que de cela. Mais que sait-on de ces deux petits pays en occident ? Pas grand chose, sauf que depuis la chute de l'URSS (1990), elles ont proclamé leur indépendance. Pourquoi cette guerre alors entre Russes et Géorgiens. Les Russes oublient-ils qu'ils sont en train de massacrer les Tchétchènes ? Les Géorgiens oublient-ils qu'il y a 17 ans ils étaient dans la même situation que les Ossètes et les Abkhazes, envahis par une puissance étrangère ? Les Ossètes et les Abkhazes pour se libérer doivent choisir entre la peste et le choléra...

éditorial d'Eurominority

jeudi 21 août 2008

mercredi 20 août 2008

Un bel après-midi



inutile de chercher, ce n'est pas ce parc....

Un bien bel après-midi, hier, dans un petit parc niçois; peu de monde et la foule touristique à quelques mètres, les niçois en vacance ou trop chaud. Un quatuor de jazz qui répète, des oiseaux, Nice il y a cent, cent cinquante ans, nostalgie d'une époque révolue mais après tout nous appartenons à ce monde actuel où quelques lieux oubliés font resurgir le passé.
Agréable après-midi, merci Tiphaine.

Sopor Aeternus -Les Fleurs Du Mal

Georgie, Afghanistan, ce que ne savent lire, ni ne peuvent comprendre Sarkosy, Bush,...

Le gouverneur qui maintient dans la Voie
Ne cherche pas à primer par les armes
Car primer par les armes appelle à la riposte
Là où stationnent les armées pousse la ronce
La disette a toujours couronnée les combats
L'homme de bien se défend sans plus
Il ne conquiert rien par la force
Il est résolu sans orgueil
Résolu sans ostentation
Résolu sans provocation
Résolu par nécessité
Résolu sans aucun désir de dominer.
Qui s'accroît est sur le déclin
Parce qu'il va contre la Voie
Tout ce qui va contre la Voie va à sa perte.
Lao-tzeu Tao-tê-king -30-

mercredi 13 août 2008

« Je suis pauvre, et mes rêves sont mes seuls biens. Je les déroule sous tes pas. Marche doucement, car tu marches sur mes rêves... »


Des Balkans au Caucase, des montagnes basques aux landes d'Irlande, la bêtise des hommes et l'utilitarisme économique, l'obsession de pouvoir de frustrés de tout bord tuent et pillent, non seulement des individus, mais des cultures, des langues, des rêves.
Il est peu plaisant de se mêler de ces basses affaires, pourtant, elles remettent en cause le ou les mondes auxquels nous tenons, il serait peut être temps, des montagnes d'Euskadi aux oliviers de la terre d'Oc, des landes d'Irlande ou d'Ecosse, de Tintavel à Marienbad, de se réveiller, de réveiller Morgane et Mélusine, Siegfried et Bruce, un seul mot, un seul message:
résistance, widerstand!

L’OEIL D’UNE AIGUILLE

Tout le cours grondant
Émergea de l’oeil d’une l’aiguille;
Choses incréées, choses disparues,
De l’oeil de l’aiguille continuent de percer.

A NEEDLE’S EYE

All the stream that’s roaring by
Came out of a needle’s eye;
Things unborn, things that are gone,
From needle’s eye still goad it on.

William Butler Yeats

mardi 12 août 2008

Once upon a time


Il était une fois un petit peuple de créatures oranges, plus petit que le Petit Peuple, que les nains de jardin ou les korrigans.
Restant lui-même et vu de haut il était fort sympathique et suscita de l'intérêt chez ses voisins du monde des plus grands.
Il fit un beau score à l'élection du monarque républicain, et malheureusement se prit des mêmes ambitions que ses voisins moins petits.
Il avait de belles idées, de beaux rêves, et même de bonnes propositions, mais il ne put remplacer le vieux monarque sur le départ, son représentant fut troisième.
Mais son ambition était là, il se dit à quoi bon de bonnes idées, de beaux rêves, de bonnes propositions si on ne gagne pas, faisons comme les voisins, du marketing! les idées ont les piquent à droite, on les piquent à gauche, et on mélange le tout!

Le résultat ne fut pas probant, mais l'ambition, horrible maladie, gagna ses rangs, untel veut être maire, l'autre député, mais il y a un autre untel et un autre...
Le Peuple Orange voulut s'organiser et se doter de directions, nationales et catastrophe, départementales, l'ambition pris du poids, beaucoup de poids, et toucha nombre de membres du peuple orange, autrefois si pacifiste!

Ainsi commencent les guerres picrocholines du Peuple Orange, malheureusement il n'a pas de
Frère Jean des Entommeures pour arrêter ce dur conflit (si, si!) mais heureusement il n'a pas d'abbaye de thélème à préserver.

vendredi 8 août 2008

Journée dure émouvante dans le plus beau des villages




Curieuse journée,très mal commencée hier soir, pic d'émotion ce matin et apaisement cet après midi. La route vers le village a été tendue, une fois arrivé, la magie du lieu a calmé la tension, ne la pas fait disparaitre mais la rendue plus douce, puis nous nous sommes retrouvés.
Retour dans la chaleur, oubli de mon téléphone dans la voiture de T, acte manqué sûrement..
Je remonte demain seul, attend quelqu'un dimanche, improbable mais peut être, non?
Billet hermétique destiné à ceux qui savent. Je ne citerai pas le nom du Village, pour moi c'est Le Village.

mercredi 6 août 2008

Le Désir de peindre


Pour Tiphaine, après cette si agréable soirée d'hier soir, un peu perturbée par cette engeance moderne nommée téléphone portable.. mais si utile. En espérant ne jamais dire "comme il y a longtemps qu'elle a disparue".. et sans oublier que l'artiste est homme!

"Malheureux peut-être l'homme, mais heureux l'artiste que le désir déchire!

Je brûle de peindre celle qui m'est apparue si rarement et qui a fui si vite, comme une belle chose regrettable derrière le voyageur emporté dans la nuit. Comme il y a longtemps déjà qu'elle a disparu!

Elle est belle, et plus que belle; elle est surprenante. En elle le noir abonde: et tout ce qu'elle inspire est nocturne et profond. Ses yeux sont deux antres où scintille vaguement le mystère, et son regard illumine comme l'éclair: c'est une explosion dans les ténèbres.

Je la comparerais à un soleil noir, si l'on pouvait concevoir un astre noir versant la lumière et le bonheur. Mais elle fait plus volontiers penser à la lune, qui sans doute l'a marquée de sa redoutable influence; non pas la lune blanche des idylles, qui ressemble à une froide mariée, mais la lune sinistre et enivrante, suspendue au fond d'une nuit orageuse et bousculée par les nuées qui courent; non pas la lune paisible et discrète visitant le sommeil des hommes purs, mais la lune arrachée du ciel, vaincue et révoltée, que les Sorcières thessaliennes contraignent durement à danser sur l'herbe terrifiée!

Dans son petit front habitent la volonté tenace et l'amour de la proie. Cependant, au bas de ce visage inquiétant, où des narines mobiles aspirent l'inconnu et l'impossible, éclate, avec une grâce inexprimable, le rire d'une grande bouche, rouge et blanche, et délicieuse, qui fait rêver au miracle d'une superbe fleur éclose dans un terrain volcanique.

Il y a des femmes qui inspirent l'envie de les vaincre et de jouir d'elles; mais celle-ci donne le désir de mourir lentement sous son regard."

C. Baudelaire - Le spleen de Paris

mardi 5 août 2008

Dédicace pour un roseau triste



Traverser la rivière sur une tige de roseau

Par un pratiquant de Falun Gong


Bodhidarma, le fondateur du Bouddhisme Zen, arriva un jour à la rivière Yangtze, il n'y avait ni pont ni bateau, alors il se tint sur une tige de roseau, et traversa la rivière.

lundi 4 août 2008

Décadent, décadence


" J'aime, trancha Verlaine, le mot de décadence tout miroitant de pourpre et d'ors. J'en révoque, bien entendu, toute imputation injurieuse et toute idée de déchéance. Ce mot suppose au contraire des pensées raffinées d'extrême civilisation, une haute culture littéraire, une âme capable d'intensives voluptés. Il projette des éclats d'incendies et des lueurs de pierreries. Il est fait d'un mélange d'esprit charnel et de chair triste et de toutes les splendeurs violentes du bas-empire; il respire le fard des courtisanes, les jeux du cirque, le souffle des belluaires, le bondissement des fauves, l'écroulement dans les flammes des races épuisées par la force de sentir, au bruit envahisseur des trompettes ennemies. La décadence, c'est Sardanapale allumant le brasier au milieu de ses femmes, c'est Sénèque s'ouvrant les veines en déclamant des vers, c'est Pétrone masquant de fleurs son agonie. C'est encore, si vous voulez prendre des exemples moins éloignés de nous, les marquises marchant à la guillotine avec un sourire, et le souci de ne pas déranger leur coiffure. C'est l'art de mourir en beauté"

Verlaine, été 1886, entretien avec Ernest Raynaud

image:
Verlaine par Edgar Chahine

dimanche 3 août 2008


Certains ont comparé Des Esseintes à Montesquiou, peut-être, peut-être d'Annunzio, peut être... la rareté de ces hommes en fait un point commun.

"J
'ose me comparer à l'une de ces fleurs que l'Extrême-Orient nous apprend à amplifier en supprimant des tiges voisines. Dans l'ordre de l'humanité, la nature se charge de la chose et opère toute seule ces récessions grossissantes. Aurais-je été quelque chose comme ce chrysanthème échevelé, hypertrophié, dix mille fois saupoudré d'or ? Un aristocrate sans pair ?"
R. de Montesquiou - 1910

Robert de Montesquiou
à Neully

1910

trois mois de silence


Trois mois de silence, en fait trois mois de silence sur ce blog.
Beaucoup de changement, quatre décès, un amour. J'ai racheté "A rebours", je déteste l'été.
Un projet enfin!
La crainte que Tiphaine s'en aille au grès des vents.
Envie de créer, humeur lourde, spleen compensé par Avalon; je ne cherchais pas, j'ai trouvé Morgane, j'ai trouvé Rhiannon, qui s'éloigne à chaque fois qu'on s'approche, mais qui est toujours là.
Envie d'être, avec elle, amour, oui, deux issues, le réaliser, où partir définitivement à travers le miroir terrestre, oubli et non être, tirer sa révérence. Ne pas capituler, mais le sommeil est si facile..
Heureusement, il reste la joie de vivre, son visage, son esprit, abattre les moulins à vent qui se dressent entre nous, un village, des gens simples et toujours
Thiphaine.

Réussir où Des Esseintes a échoué, faire re fleurir les fleurs du Mal, donner quatre dimensions à Gustave Moreau, cheminer avec le Porteur de torches de l'ami Lazare.
Et encore Tiphaine.
Il n'ya que deux voies, enfin fini l'indécision!
Tiphaine au présent et retour à l'Art , saut de plus d'un siècle, avec quelques étincelles dans ce pauvre vingtième siècle et pour l'instant des cendres froides dans notre vingt et unième. L'esprit bourgeois à tuer l'Art réduit à un paraitre faisandé.
les faiseurs aux petits cerveaux, aux mains paralysées pour qui le mot poésie n'existe pas, se prostituent pour se faire reconnaitre un statut d'artiste, ombres de l'ombre du néant; néant sans majuscule, néant médiocre de la médiocrité bourgeoise.

L'autre voie? se laisser absorber dans le vrai Néant, nirvana ou Kraken, bien avant le chaos fertile.

image: Odilon Redon: Le Silence