Le symbolisme peut se définir comme un lien, un ensemble de chemins, mouvants et aléatoires, permettant des rencontres non moins aléatoires et de durées plus ou moins longues de personnalités diverses, de subjectivités affirmées. Chacune a sa propre vision du monde, sa propre approche, mais toutes se rejoignent par un rejet du monde de l'industrialisation triomphante, du vérisme qui domine la vie culturelle et spirituelle de la fin du dix-neuvième siècle.
On y retrouve le combat de Nietzsche contre l'utilitarisme.
Plus qu'une école, le Symbolisme rejette la dépoétisation de la légende, du mythe, et leur inclusion dans une conception historique du monde qui sert à justifier une politique.
Le Symbolisme se veut objectiviser le subjectif.
Le Symbolisme se veut attaquer un certain Logos destructeur de la Poesia, du Muthos, destructeur de la beauté.
Il aurait pu être nihiliste s'il s'était contenté de détruire, ne serait ce que culturellement l'horreur du monde, mais sa nature est aussi créatrive, créativité foisonnante par la multiplicité des créateurs et des voies explorées par ceux qui cheminent sur ses sentiers.
"Les poésies sont comme les langues ou les religions, elles ne meurent jamais de mort naturelle; il faut qu'on les tue."
Henri Mazel (1903)
Nous pouvons présenter le Symbolisme comme un "pan-esthétisme", vinculum plus que situs, chemins de traverse, s'offrant à qui veut les prendre, pour eux-mêmes, plus que pour la destination que l'on peut chercher.
illustration: Wiertz 1853
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